Publié dans Economie

Difficulté financière de la JIRAMA - Le blâme mis sur le dos des clients mauvais payeurs 

Publié le vendredi, 15 juillet 2022



« La lutte contre les vols et les fraudes ainsi que le recouvrement des arriérés figurent parmi les stratégies de redressement de la JIRAMA ». Ce sont les propos lancés par les dirigeants de la société, hier, en abordant le sujet du redressement financière de la JIRAMA et accessoirement pour annoncer le renforcement des luttes contre les fraudes et vols observés à profusion chez les clients « moyenne tension ». Ainsi, de nouveaux dispositifs ont été présentés à Ambohimanambola.

Suivant la mise en place d’une Direction spécialisée dans la lutte contre les fraudes et vols, deux « Task Forces » viennent également d’être créés. Il s’agit du « Task Force Recouvrement » qui réunit toutes les branches de la Direction commerciale. C'est à lui qu'est confié le recouvrement de 210 milliards d’ariary auprès de toutes les catégories de clients de la JIRAMA. Le deuxième s’appelle « Task Force Ratissage », axé sur des clients MT (Moyenne Tension). Celui-ci regroupe l’ « Inspection and Fight Against Fraud », la Direction commerciale et celle de « Techniques électricité ». Selon le PCA de la compagnie, « nous avons constaté une prolifération des activités illicites avec les vols d’électricité et une dégradation des équipements de la JIRAMA. Ces activités s’opèrent sous plusieurs formes, réduisant considérablement la puissance de l’électricité destinée aux usagers en règle et pouvant également conduire à la dégradation des appareils qu’ils utilisent ». Une façon pour ce responsable de souligner que la lutte contre les fraudes et vols est un intérêt commun pour le redressement de la société. Ces infractions occasionnent une énorme perte à la société dont un manque à gagner de 100 milliards d’ariary par an. De plus, les revenus diminuent en raison des factures indûment réduites payées par les clients frauduleux. Par conséquent, les fonds d’investissement pour améliorer le service et étendre les infrastructures d’alimentation électrique sont insuffisants voire inexistants.

Equilibre financier

Pour rappel, le même scénario de renforcement des recouvrements pour fraudes et vols d’électricité a déjà été initié en 2019. Rien que pour cette année, la compagnie nationale d’électricité a enregistré 426 nouveaux dossiers de ratissage. Un peu plus 300 sont traités en trois mois dont 200 en cas de fraudes, et une centaine de cas de vols. Le montant des factures qui devait revenir à la JIRAMA après ces opérations de fraude découvertes s’élevait à 532 millions d’ariary durant la même période. D’ailleurs, à la même époque, sur 47.000 abonnés auprès desquels la JIRAMA avait mené son opération de ratissage, celle-ci avait comptabilisé pas moins de 5.000 anomalies. Elle avait alors mis au grand jour plusieurs milliers de fraudes au compteur ou encore des branchements illicites, dont le manque à gagner est estimé à six milliards d’ariary. D’un autre côté, les pertes techniques générées par ces fraudes sont de 30 % sur sa production d’électricité. Visiblement, cette société veut tout mettre en œuvre pour rétablir sa santé financière. Ce n’est pourtant pas une mince affaire, compte tenu des plusieurs centaines de milliards de dette qu’elle a encore à régler, et les centaines de milliards de dettes qu’elle n’arrive pas à encaisser. La question qui se pose alors, est de savoir si avec sa situation actuelle, la JIRAMA arrivera à soulever son défi d’arriver à un équilibre d’exploitation.



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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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